Vie du MEDEF

Revivez #LaREF21 - "Vivre libre ou mourir : est-on condamné à choisir son sacrifice ?"

Avec la participation d'Elisabeth Borne, Bertrand Burgalat, Anne Claude Crémieux, Jean-François Delfraissy, Olivier Ginon, Laurent Mignon et animé par Clément Lesort.

Verbatim

- Elisabeth Borne : "Nous voyons tous qu'à partir du moment où nous avons levé les contraintes sanitaires en juin dernier, notre pays est reparti vite et fort !"
- Elisabeth Borne : "Le quoi qu'il en coûte était la bonne stratégie. Cette dynamique nous avons envie de la préserver, avec le vaccin notamment."
- Elisabeth Borne : "Nous avons tous été sous le choc au moment du premier confinement. Aujourd'hui, nous avons d'autres armes avec le vaccin pour se protéger sans casser la dynamique économique."
- Elisabeth Borne : "Nous ferons preuve de souplesse pour la mise en place du passe sanitaire pour les salariés en contact avec le public, au 30 août prochain."
- Jean-François Delfraissy : "Nous devons avoir beaucoup de modestie sur la gestion de cette crise, car le virus nous a dominé et nous domine encore un peu. Toute grande crise sanitaire devient assez vite une crise sociétale, une crise politique et une crise économique."
- Jean-François Delfraissy : "La démocratie est quelque chose de fragile pour la gestion des crises. Elle doit trouver un juste équilibre entre libertés individuelles et responsabilité collective."
- Anne-Claude Crémieux : "Le mot imprévisible s'adapte bien à cette crise et pourtant, ce n'est pas la première crise. A la suite du Sras et de la grippe aviaire, nous avions fait un plan qui à aucun moment n'envisageait l'idée d'un confinement. La crise, c'est être confronté à une situation hors cadre et c'est l'aveuglement. Dans cette situation, on imagine qu'il est extrêmement difficile de trouver la solution la plus équilibrée pour préserver à la fois la santé et la vie sociale et économique."
- Bertrand Burgalat : "Les artistes et les producteurs de spectacles ont été très impactés et très aux avant-postes. Nous sommes toutefois une industrie comme les autres, qui crée de la richesse."
- Olivier Ginon : "Entre vivre et mourir, nous avions décidé de vivre. Notre groupe avait été préparé par la Chine, donc nous avons pu très vite mettre des règles en place."
- Laurent Mignon : "Les banquiers ont vraiment joué le jeu."
- Jean-François Delfraissy : "Nous avons eu une chance majeure d'avoir pu mettre rapidement en place ces vaccins. Ils ont une efficacité très grande pour nous protéger contre les formes sévères et graves, mais ils ont un effet limité sur l'infection. C'est cette différence que nous avons tous du mal à comprendre."
- Jean-François Delfraissy : "Oui, au niveau des vaccinations, nous sommes dans un modèle qui permet de réduire de façon très significative l'impact de la pandémie."
- Jean-François Delfraissy : "Le problème, c'est de savoir quelle solution nous allons trouver pour vacciner le reste du monde."
- Anne-Claude Crémieux : "C'est la première fois que l'on suit une épidémie à la trace, ce qui nous trouble beaucoup. Nous devons donc être très humbles vis à vis de cela. Mais nos dirigeants ont appris à gouverner dans l'incertitude."
- Anne-Claude Crémieux : "Nous devons être admiratifs de la façon dont les Français se sont adaptés à cette crise."
- Laurent Mignon : "La réactivité de tous les acteurs a été exemplaire."
- Laurent Mignon : "Cette crise est porteuse d'un énorme espoir, la capacité des organisations et des êtres humains à s'adapter à une crise dont nous n'avions aucune idée."
- Jean-François Delfraissy : "Attention à ne pas revenir à "Business as usual", nous devons rester tous main dans la main."
- Jean-François Delfraissy : "Il est très difficile de faire de la prévision pour la suite, mais je suis fondamentalement optimiste. Cette pandémie est toutefois très particulière et mon grand souci est de savoir comment on va gérer en 2022 un monde vacciné et un monde qui ne l'est pas et qui peut générer des variants qui résisteront peut-être aux vaccins."
- Elisabeth Borne : "Cette crise est pénible pour tout le monde. Mais globalement nous avons fait preuve d'une capacité de résilience que l'on n'imaginait pas. Cela doit nous donner confiance sur notre capacité collective en France à agir ensemble pour surmonter des crises."

Pour aller plus loin

Vivre libre ou mourir : est-on condamné à choisir son sacrifice ?

La crise du Covid a engendré un grand enfermement. Confinements, restrictions, interdits, fermetures, échanges limités…si la santé n’a pas de prix, elle a aussi des coûts humain, moral, social, et elle a accentué un clivage générationnel. Le troisième débat cherchera à déterminer jusqu’où nous sommes prêts à aller pour défendre notre liberté.

« Vivre libre ou mourir », la devise de la Révolution française gravée sur le Panthéon montre que certains vont jusqu’à mettre leur vie en péril pour défendre leur liberté. Une devise d’ailleurs partagée par beaucoup, de l’état américain du New Hampshire au poète anglais Wordsworth, en passant par les résistants pendant la seconde guerre mondiale ou l’écrivain grec Níkos Kazantzákis.

Aujourd’hui il ne s’agit bien sûr plus de défendre sa liberté par les armes, en tout cas pas dans nos sociétés occidentales, mais de choisir entre risque ou contrainte, en acceptant parfois, consciemment ou inconsciemment ; de mettre sa vie dans la balance. Nous avons, disent les spécialistes, une chance sur 500 de mourir lorsqu’on contracte la Covid-19. Qui accepterait encore de monter dans un avion avec un risque aussi élevé ? Pourtant, de plus en plus de nos concitoyens s’insurgent contre l’autoritarisme, parfois mal expliqué, des pouvoirs publics, même s’il faut souligner la facilité avec laquelle les peuples du monde entier ont accepté les mesures restrictives relatives à la pandémie ce qui montre que face à l’urgence une vaste majorité accepte de céder une partie de ses droits pour sa survie.
Dans la célèbre dialectique du maître et de l’esclave de Hegel, celui qui a choisi la liberté et la mort prend la figure du maître, tandis que l’autre – qui a préféré la vie – prend la figure de l’esclave. Mais, comme Hegel le souligne ensuite, pour finir, c’est l’esclave qui, en transformant le monde extérieur, s’en rend le maître et réalise ainsi la liberté.

Se plier à la contrainte autoritaire est-elle pour autant la seule solution ? Comment sortir de la verticalité du pouvoir et quelles sont les meilleures réponses pour éviter de cliver les populations et sortir de ce ressenti d’un trop plein de restrictions qui pousse certains à préférer le risque ? Vaste sujet !